DÉCLARATION SUR LA FABRICATION DU FER-BLANC

En raison de son intérêt historique, nous reproduisons un document manuscrit du XVIIIe siècle – année 1724 – où il est décrit comment le fer blanc était fabriqué à cette époque. Son récit du processus est vraiment curieux. À la fin, nous faisons une transcription pour qu’elle soit facilement lisible.

Creuset

Reproduction du texte précédent. Dans cette transcription, l’orthographe et la syntaxe d’origine ont été respectées.

DÉCLARATION SUR LA FABRICATION DE L’OJA EN CONSERVE

L’art de fabriquer de la tôle ou de donner au fer ordinaire réduit en feuilles une couche découverte qui le rend plus agréable à l’œil, qui corrige la mauvaise couleur et le préserve de la rouille, consiste en deux opérations principales. Le premier est l’élimination de tous les obstacles qui peuvent empêcher l’étain fondu de se fixer à la surface des feuilles de fer. La seconde consiste à disposer les deux matériaux de telle sorte que l’union de l’étain et du fer soit la plus intime et la plus égale possible, et tout cela à un coût.

Pour étamer la surface du fer, il faut qu’elle soit exactement propre. La moindre tache, une miette d’urine, la poussière seule, sont capables de gâcher l’opération. Il faut donc commencer par nettoyer et dégraisser les tôles à étamer avec la plus grande précision. Rien ne serait mieux que le dossier ; mais cela coûterait trop cher : c’est pourquoi nous avons eu recours à divers solvants acides qui rendent l’opération moins coûteuse. On y fait tremper les feuilles de fer pendant un certain temps pour les dégraisser et les nettoyer, puis on les frotte avec du sable, qui vient d’enlever ce qu’elles peuvent avoir d’impur, des dexandoles en état de pouvoir les étamer.

Les ouvriers font grand mystère des eaux acides qu’ils utilisent pour dégraisser le fer. M. Reaumur a révélé celles qui sont communes : elles tirent leur birtude du seigle qui y est fabriqué pour qu’il devienne aigre et généralement tous les grains fermentés et tournés à l’acide, communiquent à l’eau cette même qualité plus ou moins efficace. Il semble qu’il soit confirmé que les années où peu de grains sont capturés, arrêtent ce genre de fabrication, cette pratique de nettoyage du fer avec ces eaux acides, qui est exécutée dans des grottes souterraines faites de poêles par la chaleur que l’on prend soin d’entretenir est laborieuse, nobstante ; il en existe une autre capable de produire un effet plus grand et meilleur et qui est moins laborieuse et moins coûteuse.

Cette découverte a été faite par un autre académicien célèbre.Cette découverte faite par un autre académicien célèbre est basée sur cette réflexion, que ce qui convient le mieux pour le nettoyage des plaques de fer, ce n’est pas vraiment le vase ni la rouille mais une sorte de substance ferrugineuse, à moitié vitrifiée par l’action du feu, à la surface de ces plaques, où elle forme une sorte de vernis, qui accompagne presque toujours tout type de fer, lorsqu’il sort de la forge : Ce vernis est celui qui résiste à tous les solvants, et qui est difficile à enlever. Les eaux acides le font, glissant et passant sous la balance au profit d’une infinité de fissures qui se brisent nécessairement en dissolvant une certaine proportion de fer, sur lequel le vernis est intimam.te collé, mais pour cela il faut une infusion très dilatée et un travail continu de nombreux ouvriers.

Le moyen le plus simple et le plus court de réparer le fer de cette écaille est d’introduire un début d’urine en dessous : Pour cela, il suffit de faire tremper les feuilles de fer pendant deux jours, deux ou trois fois seulement, dans une eau acide, et de les retirer immédiatement, et de les laisser ainsi, de sorte qu’elles se remplissent d’urine ; lorsqu’elles sont déjà remplies d’urine, on les frotte avec du sable, ce qui permet de sceller le tartre et l’urine et de les nettoyer ainsi plus parfaitement, que de les faire tremper continuellement dans la même eau pendant la même durée.La même eau pour la même durée. Notre médecin a constaté par expérience que de toutes les eaux acides qu’il a utilisées, dans lesquelles se forme l’urine, celles dans lesquelles il a fait dissoudre du sel d’ammoniaque, ont fait l’opération plus rapidement ; et il ajoute qu’on obtiendrait peut-être la même chose en les plongeant dans de l’eau claire, p. il est également rempli de fer forgé ; et ce serait le moyen le plus simple et le moins cher. Le deuxième point qui reste à examiner, c’est de savoir comment arranger les choses pour blanchir et étamer les tôles, après qu’elles aient été bien nettoyées.

Pour étamer le fer en général, il ne suffit pas de le mettre dans l’étain fondu car il ne le lierait pas sans l’aide d’un intermédiaire. Il est nécessaire de mettre cet étain fondu, en état de coller intimam.te à la surface du fer, et de le couvrir d’égalité, de sorte qu’il ne soit pas facile de le séparer du. Les travailleurs de différentes professions, comme les serruriers, les chaudronniers, les ferblantiers et les boutonniers, ont chacun leur méthode particulière à cet effet.

Parmi les différentes matières que ces artisans emploient, pour disposer l’étain fondu de manière à recouvrir exactement le fer ; il semble que le sel ammoniacal, mérite la préférence : c’est pourquoi certains individus l’ont utilisé pour fabriquer la tôle ; et que la blancheur des feuilles est sortie altérée avec des taches de différentes couleurs ; q.e. a formé sur la surface des feuilles des espèces d’iris ; auxquelles on ajoute que le sel ammoniacal a la mauvaise qualité de remplir le fer de rouille ; après avoir aidé à l’étamer.

À vrai dire, ceux qui comprennent bien l’art de blanchir le fer n’utilisent pas seulement ce sel, mais dès qu’ils ont l’étain fondu dans le creuset, ils en recouvrent la surface d’un ou deux pouces de suif fondu ; malheureusement, la feuille de fer ne touche jamais l’étain sans avoir préalablement traversé le suif fondu ; sans quoi, lorsque la feuille de fer est étamée, elle serait remplie de taches granuleuses. Ces taches proviendraient d’une sorte de scorie qui se trouve à la surface de l’étain fondu et qui n’est rien d’autre que le même métal, qui a été épuisé par le feu de sa partie huileuse et réduit à ce que nous appelons de la chaux d’étain, qui n’est ni malléable ni fusible. Ces deux qualités sont restaurées par l’ajout d’une matière huileuse, comme le suif ; et cet ajout préserve les plaquettes de fer qui sont mises dans le creuset pour l’étamage des taches granuleuses.

Mais le suif que les tanneurs utilisent à cette occasion n’est pas le suif commun, ou le blanc, qui ne produit cet effet qu’imparfaitement et avec peu de certitude ; c’est un suif que lesdits ouvriers ont préparé, et rendu noir : et celui-ci est gardé comme un grand secret. Mais malgré tout le soin qu’il a mis à le dissimuler, notre Acteur, après avoir utilisé divers moyens de teinture du suif en noir, (dont certains lui semblaient meilleurs que d’autres) a découvert que tout le secret consistait à faire brûler le suif dans une poêle en fer ; et que cette opération, bien que si simple, était ce qui donnait au suif toutes les qualités nécessaires pour faciliter l’union intime de l’étain avec les plaquettes de fer.

Une autre observation importante, qui ne doit pas être omise, est que l’étain fondu doit être aussi fluide que possible, de sorte qu’il s’insinue dans les pores subtils du fer, et qu’il forme une couche, ou revêtement, qui est tout à fait égale ; mais si en même temps il est très chaud, le revêtement sera très mince, et donc le métal retombera sous son propre poids, avant qu’il ne se soit fixé dans les pores du fer. Par contre, si l’étain n’est pas très chaud, il sera moins fluide, et donc il s’étamera très mal : On réduit alors pour concilier au maximum une grande fluidité dans l’étain fondu, avec une chaleur moyenne ; et ceci est obtenu avec le mélange de plusieurs matières huileuses comme le poisson blond mélangé au sel ammoniacal qui est le plus huileux de tous les sels.

Cette thèse se trouve dans le Diario de los Sabios du mois de novembre 1724 pag. 644

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