L’Anfaco met en garde contre « l’impact mortel » sur le secteur des conserves si l’accord de libre-échange UE-Thaïlande est confirmé.
L’Union européenne est en train de négocier un accord de libre-échange avec la Thaïlande. Cette situation est très préoccupante pour Anfaco-Cecopesca, car le pays asiatique est le principal producteur de thon en conserve, avec une production actuelle de 550 000 tonnes. Selon les dernières données disponibles de la FAO, la Thaïlande détient une bonne part du marché de l’UE, même si elle ne bénéficie pas d’un accès préférentiel total.
« Un accord de libre-échange entre l’UE et la Thaïlande qui ouvrirait le marché européen du thon aurait un impact fatal sur l’industrie espagnole et européenne de la conserve, qui a investi et continue d’investir pour développer son activité sur la base de normes sanitaires, sociales et environnementales solides. Cela signifierait une rupture de l’équilibre concurrentiel qui mettrait en danger les 15 000 emplois directs de l’industrie de la conserve rien qu’en Espagne », a souligné M. Anfaco-Cecopesca.
« Le caractère continuiste du gouvernement thaïlandais actuel, dirigé par le général qui a mené le coup d’État en 2014, soulève de sérieux doutes quant à l’existence d’une véritable démocratie en Thaïlande, censée organiser des élections générales en 2023, et à la mise en œuvre effective des avancées annoncées dans les domaines social, du travail et de l’environnement. Par exemple, en ce qui concerne les conventions fondamentales de l’OIT, la Thaïlande n’a pas ratifié celles sur la liberté d’association et le droit syndical et celle sur la sécurité et la santé au travail », ajoutent-ils.
Anfaco-Cecopesca a demandé l’exclusion totale du thon du champ de la négociation. En outre, elle demande l’établissement de règles d’origine préférentielles strictes avec la définition du poisson entièrement obtenu, et uniquement un cumul bilatéral pour tous les produits de la pêche et de l’aquaculture susceptibles d’être concernés. Elle s’est également inquiétée de l’annonce officielle de la Commission européenne sur la relance des négociations commerciales avec la Thaïlande.
Suite à la relance des négociations dans ce contexte, Anfaco-Cecopesca entamera une série de contacts avec les différentes administrations, tant espagnoles que communautaires, dans le but de transmettre la position du secteur sur les négociations qui doivent être développées en tenant compte de la sensibilité du tissu industriel espagnol et communautaire. « Sinon, cela signifiera la disparition d’une industrie centenaire dans le pays, engagée dans le développement social et économique des régions dans lesquelles elle est implantée », a ajouté l’association.
Le secrétaire général, Roberto Alonso, a déclaré que « cette nouvelle est très préoccupante, dans un pays, la Thaïlande, qui présente des déficiences démocratiques graves et répétées, qui s’oppose aux principes éthiques et qui ne dispose pas d’un suivi et d’un contrôle efficaces pour garantir le respect des réglementations européennes de base en matière de travail ou d’environnement, en dépit de l’approche durable que la Commission souhaite justifier. Il s’agit d’un désavantage concurrentiel en l’absence de règles du jeu équitables. Nous espérons, et nous demanderons activement à tous les agents concernés, que la Commission européenne réévalue sa décision et impose en tout état de cause l’exclusion totale du thon, qui ne peut en aucun cas faire l’objet de réductions tarifaires, une position que nous défendrons avec tous les moyens à notre disposition. Nous adopterons une position ferme, car si nous ne le faisons pas, cela signifiera la disparition de notre industrie de la conserve de poisson en Espagne. Nous ne laisserons pas perdre notre histoire, notre emploi et notre leadership industriel ».