Nouvelle stratégie de l’UE pour la gestion des emballages et des déchets d’emballages
Le mois de mai marque l’arrivée du nouveau règlement européen sur les emballages et les déchets d’emballages, qui modifie le règlement (UE) 2019/1020 et la directive (UE) 2019/904, et remplace la directive 94/62/CE. Il s’applique dans tous les États membres et entre en vigueur vingt jours après sa publication au Journal officiel de l’Union européenne.
Le gouvernement espagnol devra réviser le décret royal 1055/2022 sur les emballages et les déchets, ce qui est une bonne nouvelle puisqu’il cherche à avoir une réglementation unifiée et ambitieuse au niveau européen. Cet arrêté royal se fonde sur le nouveau plan d’économie circulaire et répond à l’engagement de renforcer les exigences en matière de réutilisation et de recyclage des emballages, en couvrant leur cycle complet, de leur conception à leur gestion en tant que déchets. Elle définit des mesures visant à prévenir la création de déchets et à réduire l’utilisation excessive d’emballages de 5 % d’ici à 2030, de 10 % d’ici à 2035 et de 15 % d’ici à 2040.
D’ici à 2030, 10 % des produits emballés devront être réutilisables.
Les traiteurs et les fournisseurs de denrées alimentaires devront offrir à leurs clients la possibilité d’apporter leur propre contenant qu’ils rempliront de nourriture et de boissons prêtes à l’emploi.
L’objectif principal de l’Europe étant d’encourager la réutilisation, les nouvelles mesures concerneront principalement les emballages jetables, utilisés pour les aliments et les boissons emballés et consommés dans le commerce de détail, ainsi que les emballages individuels. À partir du 1er janvier 2030, les petits emballages et les échantillons, tels que les mini-flacons de shampoing ou de crème offerts aux clients dans les hôtels et les établissements, seront également interdits.
Il a été déterminé que l’utilisation des emballages de transport, y compris ceux utilisés dans le commerce électronique, sera ciblée pour la réutilisation. Les fournisseurs économiques devront veiller à ce qu’au moins 40 % de ces emballages puissent être réutilisés dans le cadre d’un système spécifique. À partir du 1er janvier 2040, l’objectif sera encore plus ambitieux : au moins 70 % de ces emballages seront utilisés dans un format réutilisable et dans le même système établi.
Des normes sont fixées pour les « systèmes de réutilisation », les divisant en circuit ouvert ou fermé. Dans le cas des systèmes en circuit fermé, les opérateurs économiques seront tenus de rapporter les emballages aux points de collecte agréés par le gestionnaire du système, ce qui garantira la protection et la réutilisation de ces emballages.
L’objectif est de renforcer et d’unifier les indications, les marquages et les informations sur cette question. Les emballages doivent comporter une étiquette détaillant les matériaux utilisés afin de faciliter le tri par les acheteurs.
Les emballeurs ont la possibilité d’inclure un code QR ou un autre support numérique contenant des informations sur la destination finale de chaque composant de l’emballage, afin de faciliter le tri par le consommateur. Cette disposition ne s’applique pas aux emballages utilisés pour le transport ou dans le cadre d’un système de consigne.
Les emballages réutilisables doivent porter une étiquette indiquant clairement cette caractéristique et des informations complémentaires doivent être fournies par le biais d’un code QR ou d’autres moyens numériques. Le code fournira des détails sur la manière dont l’emballage peut être réutilisé, notamment sur l’existence d’un système de réutilisation local, national ou européen et sur le lieu de livraison de l’emballage. Il permettra également de suivre les emballages et de calculer la quantité d’utilisation qu’ils ont eue, ou une estimation moyenne si cela n’est pas possible. Toutefois, cette obligation ne s’applique pas aux systèmes ouverts qui n’ont pas d’opérateur responsable.
La mise en œuvre du système de consigne, de retour et de remboursement (SRR) pour les emballages de boissons est subordonnée à la réalisation des objectifs de collecte sélective. D’ici au 1er janvier 2029, tous les États membres doivent garantir un taux annuel de 90 % en poids de collecte sélective des bouteilles en plastique à usage unique d’une capacité inférieure ou égale à trois litres et des emballages métalliques à usage unique d’une capacité inférieure ou égale à trois litres. Pour atteindre ces objectifs, le DRS sera mis en œuvre. Toutefois, les États membres peuvent être exemptés s’ils ont déjà un taux de collecte sélective supérieur à 80 % en poids pour les types d’emballages mis sur le marché sur leur territoire au cours de l’année civile 2026. Dans ce cas, ils doivent justifier leur exemption et décrire les mesures prises pour y parvenir auprès de la Commission européenne. Malgré cela, la mise en œuvre finale du système risque d’être problématique dans certains États en raison de ces exigences et conditions réglementaires.