Le gouvernement central réclame à Alcoa la restitution de 34 millions d’euros d’aides pour des compensations de CO2. Elle l’a fait suite à la décision du Tribunal supérieur de justice de Galice (TSXG) qui a annulé le plan de régulation de l’emploi (ERE) que l’entreprise avait présenté pour 524 travailleurs. La décision a été confirmée par la Cour suprême. Le licenciement collectif a violé une exigence de ces subventions, à savoir le maintien de l’emploi pendant trois ans.

Le conflit a commencé il y a un an et demi, lorsqu’Alcoa a annoncé son intention de fermer l’usine d’aluminium primaire et de licencier la main-d’œuvre. Une période de négociations pour vendre à Liberty House a été ouverte en août et septembre de l’année dernière mais n’a pas abouti. En janvier 2021, après l’annulation de l’ERE, la société a accepté de s’asseoir à nouveau pour négocier une éventuelle vente, mais aucun accord n’a été conclu à ce jour. En l’absence de progrès, les travailleurs ont repris les actions de grève et les protestations en septembre dernier.

Précisément, le ministre de l’Industrie, Reyes Maroto, a accusé Alcoa d’être « le problème » pour dégager l’avenir de l’usine d’aluminium primaire qu’elle possède dans la région d’A Mariña, dans la province de Lugo. Le ministère a donné à l’entreprise jusqu’à la fin décembre pour donner une réponse afin de tenter de mettre fin à un conflit qui dure depuis un an et demi et menace plus d’un demi-millier d’emplois directs.

Selon un communiqué de l’entreprise, le licenciement collectif a été proposé en raison de la situation insoutenable de l’usine d’aluminium de San Ciprián, qui a généré des pertes d’environ 160 millions d’euros au cours des trois dernières années (2018-2020) en raison de l’absence d’un cadre énergétique compétitif en Espagne. « Ce problème persiste et s’est considérablement aggravé au cours des derniers mois, avec un prix de l’énergie prévu au quatrième trimestre de 2021 pour l’usine d’aluminium supérieur à 170 €/MWh, ce qui confirme encore la non-viabilité de l’usine dans les circonstances actuelles », ajoutent-ils.

Malgré la situation difficile, Alcoa affirme qu’elle n’a jamais proposé de fermer l’usine et a offert de nombreuses alternatives raisonnables, telles qu’une ERTE et le maintien des cuves d’électrolyse dans un état de redémarrage, une vente à la SEPI pour un transfert ultérieur à un tiers, ou la possibilité d’une vente directe à un tiers si l’usine a d’abord accès à un cadre énergétique compétitif.

Toutefois, l’arrêt de la Cour suprême ne change rien à la situation non viable de l’usine d’aluminium, qui persiste et s’est aggravée ces derniers mois en raison de l’absence d’un cadre énergétique compétitif.