La prévention est la priorité dans la hiérarchie des déchets. Le ministère de la transition écologique et du défi démographique (MITECO) a ouvert à l’information du public, pour une période d’un mois, le projet d’arrêté royal sur les emballages et les déchets, qui comprend des mesures telles que la promotion des ventes en gros par le biais d’objectifs obligatoires, la mise en place d’un système de consigne et de retour pour les emballages (SDDR).

Plus précisément, il prévoit une taxe anticipée d’au moins 10 centimes d’euro pour chaque boîte ou bouteille en plastique, qui sera remboursée si le consommateur la dépose en vue de son recyclage. Ainsi, le ministère de la Transition écologique souligne que la nouvelle proposition vient actualiser en profondeur la réglementation actuelle, en vigueur depuis 20 ans dans le but d’avancer dans l’économie circulaire et intègre des objectifs et des mesures spécifiques pour les conditionneurs, la distribution, les détenteurs et les administrations.

Ce projet de loi transpose la dernière des directives en attente du paquet européen sur l’économie circulaire de 2018, en appliquant les dispositions de la directive sur les plastiques à usage unique aux emballages et en révisant le régime de responsabilité élargie des producteurs aux emballages. Elle fait également partie des actions incluses dans le 1er plan d’action pour l’économie circulaire 2021-2023 et des réformes incluses dans le plan de relance, de transformation et de résilience associé à l’économie circulaire.

Parmi les mesures proposées par le décret royal pour encourager la réutilisation figurent la fourniture d’emballages réutilisables sur le lieu de vente et la possibilité pour les consommateurs d’apporter les leurs pour les faire remplir, à condition qu’ils soient propres et adaptés, et qu’ils puissent être refusés par les établissements s’ils sont sales ou inadaptés.

En outre, les détaillants devront proposer un nombre minimum de références de boissons dans des récipients réutilisables dans les 12 à 18 mois suivant l’approbation du décret royal, en fonction de la taille de l’établissement. Par exemple, pour les bières, les boissons gazeuses, les eaux en bouteille, etc., le détaillant devra proposer trois références d’emballages réutilisables pour l’ensemble de la catégorie des boissons si la surface de vente est inférieure à 300 m2 ou sept si la surface de vente est supérieure à 2 500 m2. Le commerçant devra assurer le service de retour de l’emballage vide.

Dans tous les cas, il est prévu que les emballages réutilisables soient mis sur le marché par le biais d’un système de dépôt, de retour et de remboursement (DRS). En outre, si la surface de vente est supérieure à 300 m2, les magasins devront informer les clients de l’impact environnemental des emballages et de la manière dont ils sont gérés.

L’obligation pour les emballeurs d’établir des plans de prévention des activités en cas de dépassement de certaines quantités d’emballages mis sur le marché est également maintenue, bien qu’une autorisation préalable ne soit plus requise, mais seulement qu’ils soient mis à la disposition des autorités et qu’un résumé soit présenté une fois le plan finalisé.

La norme intègre les objectifs de recyclage fixés au niveau de l’UE pour les déchets d’emballages, tant globalement (65 % d’ici 2025 et 70 % d’ici 2030) que par matériau. Pour tous les emballages, l’application du PAR est révisée conformément aux nouvelles lignes directrices définies dans le projet de loi sur les déchets et les sols contaminés, établissant des obligations générales et spécifiques en fonction du type d’emballage : domestique, commercial ou industriel.

Autre nouveauté pour les emballages ménagers, les producteurs concernés, les emballeurs, devront supporter l’intégralité des coûts de gestion des déchets d’emballages collectés séparément et une partie de ceux liés aux déchets d’emballages de la fraction résiduelle, ainsi que les coûts liés à la sensibilisation et à l’information du détenteur des déchets d’emballages et les coûts liés à l’obtention d’informations et au nettoyage des déchets d’emballages abandonnés. Cela représente un changement substantiel par rapport à la législation actuelle, où les coûts de gestion de la fraction résiduelle étaient presque entièrement supportés par les autorités locales.

En outre, pour la première fois, des mesures sont introduites pour promouvoir l’éco-conception des emballages. Le projet rend également obligatoire la mise sur le marché d’emballages réutilisables au moyen de systèmes de consigne, de retour et de restitution (SRR), le prix de la consigne étant fixé par les conditionneurs. Cela se fait déjà pour les conteneurs utilisés pour l’eau, les boissons gazeuses et la bière dans le secteur HORECA. L’objectif est de l’étendre à tous les autres emballages réutilisables, qu’ils soient utilisés dans le circuit domestique, commercial ou industriel.

Pour les emballages à usage unique, il sera mis en œuvre de manière obligatoire pour les bouteilles en plastique à usage unique et les canettes de boissons (eaux, jus, boissons gazeuses et bières) lorsque les objectifs intermédiaires de collecte séparée des bouteilles en plastique à usage unique pour les boissons de moins de 3 litres ne seront pas atteints : 70 % en 2023 et 85 % en 2027. Dans ce cas, les emballeurs auront deux ans pour mettre en œuvre le système.